Dans mon enfance, j’ai entendu des phrases comme
« Tu n’sais pas ce qui est bon ! »
« Tu as bien tort ! »
« Ah ? Nathalie ? Elle, elle est très réservée »
Avec le temps, je me suis rendu compte que ces phrases étaient restées coincées en moi. Elles me revenaient régulièrement en tête et quand j’y pensais je me sentais des griffes qui poussaient, comme une colère sourde qui montait en moi. Je détestais ces phrases et en même temps j’étais forcée de constater qu’elles me collaient à la peau, qu’elles me définissaient, ou plus exactement avec le recul, que je les laissais me définir.
S’y sont ajoutées des expériences de paroles données et de promesses non tenues qui se sont répétées jusqu’à me forcer à m’interroger sur la place que j’accordais aux mots.
Je crois qu’à cause de ça je suis progressivement devenue méfiante vis-à-vis des mots et de ceux qui les disaient.
Un jour, un homme m’a dit « je te trouve très jolie ». J’ai répondu « merci » d’un ton désinvolte et j’ai tout de suite détourné la conversation. Après coup, je me suis quand même demandé « Mais purée ! Pourquoi lorsque quelqu’un me dit quelque chose de gentil, je ne suis pas capable de l’apprécier pleinement ou de le savourer ?! »
Je n’ai plus envie de passer ma vie à me priver des bonnes choses, des mots doux ou agréables que mes proches et mes amis me disent parce que j’ai peur des mots et des blessures qu’ils pourraient me causer. J’en ai ras-le-bol que la majorité des mots de mon quotidien soient directement reliés au vocabulaire de la dépression, du pessimisme, des râleries ou des frustrations.
Dans ma vie quotidienne, communiquer avec les autres est important : se parler, s’écrire, se téléphoner… c’est un ingrédient majeur pour tisser de belles relations qui contribuent à me rendre heureuse dans la vie.
On dit que 80 – 90% de la communication est non verbale ; mais je sais, notamment par mon expérience avec la Communication Non-Violente que le mot et l’émotion sont très liés. Et ce lien marche dans les deux sens : c’est soit une synergie destructrice, soit une synergie bénéfique entre les deux.
Exemple en live : dites-vous à voix haute cette phrase
« Je dois aller voir mon père à l’hôpital ».
Comment vous sentez-vous avec ça ?
Et maintenant, dites également à haute voix cette autre phrase
« Je choisis d’aller voir mon père à l’hôpital ».
Comment vous sentez-vous, cette fois ci ?
Pour ce qui me concerne, dans le premier cas, je sens une tension, une pression extérieure, un accablement et une soumission teintée d’impuissance. Dans le deuxième cas, grâce au verbe « choisir », je reprends ma liberté, je dirige ma vie et je me connecte à mes besoins de connexion sociale et de contribution au bien-être d’autrui.
Les mots sont à l’origine de bon nombre de nos émotions et de nos états intérieurs, ils sculptent notre façon d’aborder la vie et le monde et ils plantent le décor de notre univers intérieur. Notez que je parle des mots que nous créons dans notre tête avant même que cela devienne des mots que l’on exprime ou que l’on reçoit.
Dans son best-seller « Les 5 langages de l’amour » Gary Chapman relève l’importance des mots d’affirmation (« words of affirmation ») qui sont pour lui l’un des 5 langages de base pour exprimer à quelqu’un son affection, pour le valider, l’accepter ou l’accueillir. Si les mots ne sont pas choisis dans cette intention bienveillante, il arrive fréquemment qu’ils aient l’effet inverse, à savoir qu’ils aient pour effet de juger, rabaisser ou disqualifier.
Je sens et je sais que les mots ont un impact majeur sur ma vie. Je veux en faire mes alliés pour une vie plus belle, qui vaille la peine d’être vécue.
Comment y parvenir ? J’ai fait le tour des techniques de développement personnel que j’ai apprises ces dernières années, j’en ai recherché et testé d’autres, je me suis exercée, j’ai pratiqué et j’ai regardé quels effets elles avaient sur moi. J’ai sélectionné le meilleur et je vous partage sur ce site les merveilleux mots-vitamines qui m’ont aidé et m’aident toujours à poser des actions qui boostent ma vivance.